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Искусство и культура /

Claude Monet

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estime. Avec l'estime revint la pension. Je nageai dans l'opulence, provisoirement du moins, car on devait se rebrouiller par la suite, et je me lançai à corps perdu dans le plein air.

C'était une dangereuse nouveauté. Nul n'en avait fait jusque là, pas même Manet qui ne s'y essaya que plus tard, après moi. Sa peinture était encore très classique, et je me souviens toujours du mépris avec lequel il parla de mes débuts. C'était en 1867 : ma manière s'était accusée, mais elle n'avait rien de révolutionnaire, à tout prendre,. J'étais loin d'avoir encore adopté le principe de la division des couleurs qui ameuta contre moi tant de gens, mais je commençais à m'y essayer partiellement et je m'exerçais à des effets de lumière et de couleur qui heurtaient les habitudes reçues. Le jury, qui m'avait si bien accueilli tout d'abord, se retourna contre moi, et je fus ignominieusement blackboulé quand je présentai cette peinture nouvelle au Salon.

Je trouvai tout de même un moyen d'exposer, mais ailleurs. Touché par mes supplications, un marchand qui avait sa boutique rue Auber consentit à mettre en montre une marine refusée au Palais de l'Industrie. Ce fut un tollé général. Un soir que je m'étais arrêté dans la rue, au milieu d'une troupe de badauds, pour entendre ce qu'on disait de moi, je vois arriver Manet avec deux ou trois de ses amis. Le groupe s'arrête, regarde, et Manet, haussant les épaules, s'écrie dédaigneusement : "Voyez-vous ce jeune homme qui veut faire du plein air ? Comme si les anciens y avaient jamais songé !"

Manet avait d'ailleurs contre moi une vieille dent. Au Salon de 1866, le jour du vernissage, il avait été accueilli, dès l'entrée par des acclamations. "Excellent, mon cher, ton tableau !" Et des poignées de main, des bravos, des félicitations. Manet, comme vous pouvez le penser, exultait. Quelle ne fut pas sa surprise quand il s'aperçut que la toile dont on le félicitait était de moi. C'était la Femme en vert. Et le malheur avait voulu que, s'esquivant, il tombât sur un groue dont Bazille et moi nous étions. "Comment va ? lui dit un des nôtres. - Ah ! mon cher, c'est dégoûtant, je suis furieux. On ne me fait compliment qued'un tableau qui n'est pas de moi. C'est à croire à une mystification".

Quand Astruc, le lendemain, lui apprit que son mécontentement s'était exhalé devant l'auteur même du tableau et qu'il lui proposa de me présenter à lui, Manet, d'un grand geste, refusa. Il me gardait rancune du tour que je lui avais joué sans le savoir. Une seule fois on l'avait félicité d'un coup de maître et ce coup de maître avait été frappé par un autre. Quelle amertume pour une sensibilité à vif comme la sienne.

Ce fut en 1869 seulement que je le revis, mais pour entrer dans son intimité aussitôt. Dès la première rencontre il m'invita à venir le retrouver tous les soirs dans un café des Batignolles où ses amis et lui se réunissaient, au sortir de l'atelier, pour causer. J'y rencontrai Fantin-Latour et Cézanne, Degas, qui arriva peu après d'Italie, le critique d'art Duranty, Emile Zola qui débutait alors dans les lettres, et quelques autres encore. J'y amenai moi-même Sisley, Bazille et Renoir. Rien de plus intéressant que ces causeries, avec leur choc d'opinions perpétuel. On s'y tenait l'esprit en haleine, on s'y encourageait à la recherche désintéressée et sincère, on y faisait des provisions d'enthousiasme qui, pendant des semaines et des semaines, vous soutenaient jusqu'à la mise en forme définitive de l'idée. On en sortait toujours mieux trempé, la volonté plus ferme, la pensée plus nette et plus claire.

La guerre vint. Je venais de me marier. Je passai en Angleterre. Je trouvai à Londres Bonvin, Pissarro. J'y connus aussi la misère. L'Angleterre ne voulait pas de nos peintures. C'était rude. Un hasard me fit rencontrer Daubigny, qui naguère m'avait témoigné de l'intérêt. Il exécutait alors des vues de la Tamise qui plaisaient beaucoup aux Anglais. Ma situation l'émut. "Je vois ce qu'il vous faut, me dit-il ; je vais vous amener un marchand". Je faisais la connaissance, le lendemain, de Durand-Ruel.

Et Durand-Ruel, pour nous, fut le sauveur. Pendant quinze ans et plus, ma peinture et celle de Renoir, de Sisley, de Pissarro n'eurent d'autre débouché que le sien. Un jour vint où il lui fallut se restreindre, espacer ses achats. Nous croyions voir la ruine : c'était le succès qui arrivait. Proposés à Petit, aux Boussod, nos travaux trouvèrent en eux des acheteurs. On les trouva tout de suite moins mauvais. Chez Durand-Ruel, on n'en eût pas voulu ; on prenait confiance chez les autres. On acheta. Le branle était donné. Tout le monde veut tâter de nous aujourd'hui.

Claude Monet

Propos recueillis par Thiébault-Sisson

Publié le 26 novembre 1900 dans le journal "Le Temps"

Illustrations originales de Maxence Thiberge

Le nom de Monet est étroitement lié à l'histoire de l'impressionnisme, à sa genèse, à son évolution, à sa conclusion : C'est là son premier titre de gloire.

Qu'est ce que l'impressionnisme :

Plus qu'une école, l'impressionnisme définit une recherche commune : il s'agit, non plus tant de rendre compte de la permanence et de la stabilité de la réalité, mais bien plutôt d'exprimer la nature (et notamment les paysages) dans ce qu'elle a de mouvant, de transitoire. Techniquement, cette approche se traduit par la fragmentation et la juxtaposition des couleurs primaires et de leurs complémentaires, procédés visant à produire des "vibrations colorées".

Son origine :

Le mot impressionnisme pour définir cette période de l'art est issu d'une peinture de Monet nommée impression, soleil levant. Celle-ci a été peinte au Havre. En effet à la suite d'un article paru dans le Charivari où Louis Leroy prenait pour cible le tableau de Monet, en le taxant ironiquement d' "impressionniste", le terme fut retenu dès lors par le groupe de peintres incriminé et par la critique.

Les paysages :

Monet est connu entre autre pour ses splendides paysages. Les impressionnistes préfèrent peindre la nature bucolique et la campagne au paysage gris et noir des villes. Ainsi peuvent exploser les couleurs.

L'obsession de la lumière :

Monet observe l'instantanéité : C'est-à-dire la même lumière répandue partout. Ses premiers tableaux portant sur la lumière sont des meules de foin normandes à différents moment de la journée et de l'année (ces tableaux remporteront un énorme succès). S'ensuit des séries d'études sur la cathédrale de Rouen et sur son jardin à Giverny.

En quelques mots...

En dehors de quelques voyages, le grand représentant de l'impressionnisme n'a jamais vraiment quitté les boucles de la Seine, depuis son enfance au Havre, sa jeunesse à Paris, puis la fréquentation assidue de Bougival et d'Argenteuil, jusqu'à son installation à Giverny. De la caricature à la peinture d'après nature

De la caricature à la peinture d'après nature

Le peintre de plein air Eugène Boudin ayant, vers 1858, remarqué les talents de caricaturiste de Claude Monet, invite celui-ci à travailler «sur le motif». C'est une expérience décisive pour le jeune homme. L'année suivante, Monet quitte Le Havre, où il a passé son enfance et sa jeunesse, pour se rendre à Paris. Les encouragements du peintre animalier Constant Troyon (1810-1865) décident Claude Monet à prolonger son séjour dans la capitale. Il refuse toutefois de s'inscrire à l'atelier de Thomas Couture (1815-1879) et choisit l'enseignement de l'Académie suisse, où il rencontre Camille Pissarro. Après deux années de service militaire accompli en Algérie, Monet, de retour à Paris, entre en 1862 dans l'atelier du peintre Charles Gleyre. Comme Boudin l'avait incité à peindre en plein air, il persuade à son tour ses condisciples Frédéric Bazille (1841-1870), Renoir et Sisley de le suivre en forêt de Fontainebleau. Au mois de mai 1864, Bazille se joint à lui pour travailler sur les côtes normandes, en compagnie de Boudin et du Hollandais Jongkind (1819-1891).

L'aurore impressionniste

Pour Monet la peinture est une occupation obsessionnelle, à laquelle un artiste doit tout sacrifier. Le travail de ses débuts, bien qu'en rupture avec la peinture d'atelier, laisse apparaître un certain nombre d'influences: la manière de Corot est visible dans le Pavé de Chailly (1865), la leçon de Boudin et Jongkind soigneusement mise à profit dans la Jetée de Honfleur (1864) et l'exemple de Manet fidèlement suivi dans Camille Monet au petit chien (1866). Monet opère avec Femmes au

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